- En privilégiant l’armée et la prévoyance sociale, le nouveau projet d’allègement budgétaire déplace le fardeau financier sur les cantons de montagne, les actifs, les épargnants et les entreprises.
- La Confédération demande beaucoup de sacrifices à la société civile, mais se ménage largement.
- Elle doit augmenter sa contribution à l’effort collectif, et abandonner définitivement toute taxation plus lourde des actifs et des épargnants.
Lors de la consultation, la CCI Valais a soutenu le respect du double frein aux dépenses et à l’endettement, une intervention axée seulement sur les charges et non les recettes, l’approche par paquet et le principe d’effort collectif et symétrique pour rendre les coûts acceptables[1].
Si les entreprises n’ont été que partiellement entendues dans la formation professionnelle, ce sont surtout l’armée et la prévoyance sociale qui ont été privilégiées dans la nouvelle monture du programme, telle qu’elle est sortie du processus de consultation.
La CCI Valais s’inquiète des nombreux transferts de charges vers les cantons et les communes contenus dans ce programme. Une telle stratégie est inacceptable, car ce ne sont pas les budgets cantonaux ou communaux qui nécessitent des corrections, mais bien le budget fédéral. Ce sont en particulier les cantons à faible potentiel de ressources, comme le Valais, qui sont touchés et qui disposent d’une faible marge de manœuvre pour absorber ces charges supplémentaires.
Certaines mesures envisagées ont des effets disproportionnés sur les cantons alpins et les régions périphériques, notamment dans des domaines essentiels tels que la gestion des dangers naturels, la protection des forêts, la sécurité des infrastructures et les transports publics et routiers.
La CCI Valais revendique une révision de ces dispositions, qui remettent en cause la sécurité, l’attractivité et la viabilité de régions entières.
Symétrie des sacrifices à géométrie variable
La Confédération, elle, se ménage largement : sa participation à l’objectif de réduction des dépenses d’environ 3 milliards ne dépassera pas les 200 millions de francs, soit à peine 6% de l’effort total exigé[2]. Pire, elle persiste et signe dans son projet de taxer plus lourdement les retraits en capitaux du 2ème et du 3ème piliers.
Notre association réitère sa ferme opposition à cette augmentation d’impôt. La Confédération doit y renoncer, et la compenser par des efforts beaucoup plus conséquents pour réduire son propre train de vie. Le programme d’économies proposé réduit des moyens sur des tâches existantes, mais évite de remettre en question certaines tâches devenues obsolètes. Un allégement sérieux doit passer par une évaluation rigoureuse et systématique des missions de la Confédération.
Plus d’informations :
- Dr Jean-Albert Ferrez, président, jean-albert.ferrez@cci-valais.ch
- Vincent Riesen, directeur, vincent.riesen@cci-valais.ch
[1] Prise de position de la CCI Valais, 24 avril 2025
[2] Communiqué du Conseil fédéral, 19 février 2025