La progression économique est légère, mais elle est bel et bien présente. L’institut BAK Economics prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) du Valais de 1,4% en 2024, soit une augmentation par rapport au PIB cantonal de l’an dernier, qui s’était fixé à 1%. Le Valais fait plutôt figure de bon élève en comparaison nationale. Le PIB de la Suisse devrait s’établir, en cette fi n d’année, à 1%. En raison de la baisse de l’inflation, ce développement modéré devrait connaître une accélération en 2025, ceci alors que le contexte géopolitique mondial est toujours incertain.
La situation est donc positive en Valais. Ce qui démontre une fois de plus les capacités d’adaptation et le pouvoir de résilience de l’économie en général, et de nos PME en particulier. Toutefois, les chiffres présentés dans la Lettre économique de la Banque Cantonale du Valais (BCVS), révèlent des différences entre les secteurs professionnels. Le secondaire se redresse, passant d’une croissance négative (en 2023) à une progression positive. Il le doit au rebond de l’industrie chimique et pharmaceutique. La construction, elle, demeure en retrait. Le tertiaire voit sa croissance ralentir, et c’est toujours l’hôtellerie et restauration qui porte ce secteur et qui se maintient à des niveaux élevés. Quant au primaire, il a fait face, une nouvelle fois, à des conditions climatiques compliquées. Les intempéries ont notamment impacté la production.
Au-delà des spécificités économiques sectorielles, et pour continuer à se diversifier, les défi s à relever ne manquent pas pour le Valais. Celui qui touche au personnel figure en tête de liste. Alors que le taux de chômage affiche des chiffres relativement bas (2,6% à fi n septembre 2024 en Suisse),le manque de main-d’oeuvre qualifiée pénalise les PME et l’industrie. Celle-ci serait encore plus importante sans l’apport de travailleurs étrangers. En Valais, ce phénomène se lit dans les données chiffrées. Le canton connaît une croissance démographique plus forte que la moyenne Suisse : +2,4% entre 2022 et 2023.
Plusieurs pistes peuvent être évoquées pour remédier à la problématique. Celle de la formation est primordiale, d’autant plus dans un contexte où l’évolution technologique et digitale avance à un rythme soutenu. Des compétences pointues, différentes, à haute valeur ajoutée sont nécessaires pour augmenter le potentiel et la productivité des entreprises. La BCVS joue un rôle majeur et actif dans le développement économique du canton. À ce titre, elle a bien compris le capital précieux que représentent ses employées et employés. La Banque valorise ses talents, leur savoir-faire, investit dans la formation continue et le recrutement. Cette vision a d’ailleurs débouché sur la création d’une Académie de formation interne, aujourd’hui effective. Il est du devoir de notre établissement d’harmoniser et de renforcer les compétences, selon les évolutions de la branche bancaire et les attentes de la clientèle.
La pénurie de main-d’oeuvre qualifiée représente une opportunité pour dynamiser notre économie, pour innover. Le Valais a toujours montré ses capacités à relever les défi s. Elle continuera à la faire.
Oliver Schnyder
Président de la Direction générale de la Banque Cantonale du Valais