Avant-projet de la loi sur les services numériques (LSN)

Notre organisation soutient l’avant-projet mis en consultation dans ses grandes lignes. Nous en saluons l’orientation sur les usagers, et pour la renforcer, nous proposons de mieux les intégrer dans la gouvernance envisagée. Des améliorations peuvent encore être apportées pour la protection de la sphère privée individuelle face à la puissance de l’Etat.

Généralités 

En matière de numérisation, les attentes envers l’Etat sont immenses. Les interactions des 

entreprises avec ses différents niveaux sont fréquentes, complexes et juridiquement sensibles. 

Soulager les PME de coûts administratifs croissants par des outils numériques modernes enlèverait un frein qui ralentit la productivité. Les démarches auprès des autorités sont lourdes, de l’extrait du registre des poursuites à l’inscription à celui du commerce, de l’obtention d’une nouvelle carte d’identité au remplacement d’un permis de conduire défectueux.


Trop souvent, la numérisation de l’administration publique soit se contente de digitaliser du papier, soit se transforme en puits sans fond. Or, le vrai potentiel de la numérisation est rarement identifié. 

La « vraie » numérisation ce n’est pas numériser un guichet. Ce qu’il faut, c’est revoir les processus en profondeur. Il y a un net besoin de rattrapage dans ce domaine. L’économie aurait un besoin urgent de nouveaux modes d’interaction avec l’Etat pour lui permettre d’absorber la déferlante continue de nouvelles règles en tous genre.


Pour avancer, nous estimons que trois conditions doivent être réunies : (1) l’Etat doit faire preuve de modestie, lâcher prise et laisser la porte ouverte à des solutions de marché. Nul besoin pour lui de développer à grands frais des portails numériques à renfort de code fermé ; il pourrait se contenter de proposer des interfaces ouvertes lisibles par les machines développées par le secteur privé ; (2) les systèmes devraient être mieux intégrés, avec une approche d’interopérabilité et de standardisation entre les différents niveaux de l’Etat et les services qui les composent et (3) le législateur doit contribuer à l’effort collectif, en débarrassant systématiquement des lois les exigences dépassées comme la forme écrite ou tout autre biais analogique. 


Compte tenu de ces critères, l’avant-projet de loi proposé convainc. Son architecture, qui distingue les services de base des prestations numériques à l’usager final nous semble cohérente. Il a l’avantage de la souplesse avec un potentiel d’adaptation rapide aux évolutions technologiques. En outre, il convient de saluer la vision du Conseil d’Etat orientée sur l’amélioration du service envers les administrés, et qui considère à juste titre la numérisation comme un outil et non une fin en soi. 


Dans le détail 

Art. 5 Principes

Parmi les principes retenus, nous estimons qu’il convient d’intégrer à cet article les notions de cohérence avec les services numériques de la Confédération et des communes, ainsi que de la sécurité informatique 


Art. 11 Comité de direction stratégique

Il est indispensable que des représentants des usagers puissent siéger au sein de la Direction stratégique. Compte tenu de la haute fréquence des interactions des entreprises avec les autorités, l’économie devrait être intégrée afin de relayer les besoins et les difficultés rencontrées. 


Art. 16 Données publiques ouvertes

Nous tenons à insister sur la protection du secret des affaires. Sans remettre en cause l’accès aux données, nous rendons attentifs au fait que dans certains secteurs, dans certaines activités, le nombre d’entreprises peut être assez faible et que malgré des données agrégées, il reste possible d’identifier l’une ou l’autre.


Télécharger notre prise de position :  

Révision de l’ordonnance 2 relative à la loi sur le travail (OLT 2) – travail du dimanche dans les quartiers touristiques urbains
Nous saluons la volonté de créer une base légale spécifique pour l’ouverture des magasins le dimanche dans les quartiers touristiques urbains. Ces quartiers peuvent contribuer significativement à redynamiser les centres-villes. Plusieurs cantons et villes ont par ailleurs créé de telles zones touristiques sur la base de l’article 25 OLT 2 avec succès. Le Tribunal fédéral a confirmé la légalité d’une application par analogie de l’article 25 en zone urbaine dès lors que les conditions dudit article sont remplies.