Le 3 mars 2024, NON à la nouvelle constitution

De nombreux défis attendent notre canton au 21ème siècle. Le projet de nouvelle constitution ne l'y prépare pas.

En résumé 

Les entreprises valaisannes ne se reconnaissent pas dans le projet de nouvelle constitution. En bref, le nouveau texte 

  • est excessivement paternaliste au détriment de l'esprit d'initiative et de la responsabilité individuelle 
  • prévoit une augmentation massive de la taille de l'Etat et de ses tâches, et par conséquent de la charge fiscale 
  • affaiblit la séparation des pouvoirs, en permettant l'élection du personnel de l'administration cantonale (pouvoir exécutif) au sein du Grand conseil (pouvoir législatif) 

La Chambre valaisanne de commerce et d'industrie recommande donc de refuser une révision totale de notre loi fondamentale. Elle lui préfère de poursuivre son adaptation évolutive, comme cela à été fait pendant tout le 20ème siècle, en invitant le Grand conseil à intégrer les quelques points de consensus qui émergeront pendant la phase de formation de l'opinion publique en vue des votations du 3 mars. 

Un texte pour le 21ème siècle, vraiment ?  

En ce 21ème siècle déjà bien entamé, les défis se font nombreux : disruption numérique, transition énergétique et conséquences du changement climatique, coûts sociaux du vieillissement démographique, sécurité et migrations sans être exhaustifs. Chacun de ces défis questionne les rapports entre générations, régions, groupes sociaux et encore entre l'humain et l'environnement. Chacun exigera créativité et innovation pour y apporter des solutions qui n'abandonne personne en respectant la durabilité sociale, économique et environnementale.

L'expression de l'esprit d'initiative et de la responsabilité individuelle n'aura jamais été aussi importante pour notre avenir ; tout miser sur l'Etat ne nous sauvera pas! 

Loin de ces considérations, la nouvelle constitution déçoit. Les entreprises valaisannes ont découvert avec stupéfaction un texte basé sur les réalités socio-économiques du 19ème siècle : le Valais est un canton catholique avec une religion d'Etat (art. 171 ss.), qui ne peut concevoir la croissance économique sans subventions (art. 159 al. 3), qui ne reconnait que l'agriculture (art. 162) et le tourisme (art. 163) comme secteurs économiques et qui préfère l'autarcie aux échanges (art. 159 al. 1). 

Il est difficile de se projeter dans l'avenir avec un texte qui ignore le Valais socio-économique contemporain : si notre canton est sorti de la pauvreté et peut aujourd'hui exprimer des valeurs postmodernes sociales et environnementales, c'est grâce notamment à la croissance économique apportée par l'industrie d'exportation, qui a positionné notre canton à la pointe des sites européens de haute technologie, par sa tradition de pionnière et d'innovation et encore par le développement d'un secteur des services et de la finance compétitif. "Favoriser les circuits courts" comme le promet très sympathiquement la nouvelle constitution dépasse l'entendement, alors que nous fabriquons des vaccins pour toute la planète et qu'un touriste sur deux nous visite de l'étranger. 

Loi cantonale sur le radon
La CCI Valais soutient l'avant-projet dans ses grandes lignes, mais regrette le manque de coordination avec d'autres travaux législatifs, la complexité grandissante et l'opacité du rapport explicatif.